D’un imaginaire à l’autre
Les récits modernistes et néo-libéraux on perdu leur crédibilité
face aux réalités de l’anthropocène.
Les récits modernistes et néo-libéraux ont perdu leur crédibilité face aux réalités de l’Anthropocène.
De nouveaux imaginaires essayent de s’établir progressivement. Certains restent basés sur des tentatives de préservation des logiques du passé sous d’autres images, d’autres se construisent sur leur seule négation, d’autres encore ouvrent des voies véritablement nouvelles. Le design pourrait avoir un rôle moteur dans ces mutations à la fois symboliques et réelles. La discipline ne pourra pourtant faire fi d’une analyse critique sévère du rôle majeur joué durant la société de la surproduction et consommation d’inutiles par un design sous le joug du marketing. La discipline devra par exemple reconsidérer sa relation au non-humain qui historiquement s’est trop limitée aux seuls objets fabriqués. Elle devra par ailleurs analyser le rôle de ce mode de conception dans le contexte du colonialisme puis dans celui d’un post-colonialisme dominé par les marques globales conservant souvent l’esprit initial, celles également liées au traitement des genres. Ces analyses qui menacent dans tous les cas de s’imposer, risquent de faire perdre toute la crédibilité au design si la discipline s’obstine à relier son origine à l’histoire de l’industrialisation occidentale et industrielle au lieu d’entrer dans celle des relations des civilisations, aux objets, aux signes et rituels et plus particulièrement aux écritures cérémonielles.