Séminaire interne

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Date / Heure
Date(s) - 20/05/2016
Toute la journée

Emplacement
salle LA060, Centre de ressources des langues (UFR des langues)

Catégories


Journée d’études « Usages de l’histoire au Maghreb ». 

Jacques ALEXANDROPOULOS (UT2J)
Les rois berbères dans le roman national algérien : le cas d’El Mili

Nacera BENSEDDIK (Université d’Alger)
Le patrimoine archéologique antique dans l’Algérie d’aujourd’hui : le jeu funeste de l’idéologie et de la mémoire

Habib KAZDAGHLI (Université de Tunis-Manouba)
La réception du passé dans la Tunisie post-révolution. Ordre de l’Histoire, désordre de la mémoire

Guy PERVILLE (Emérite UT2J)
Les usages du passé berbère dans le nationalisme algérien : rejet ou valorisation

Christophe PICARD (Paris 1)
La Méditerranée occidentale sans les Berbères, aux premiers siècles de l’ère musulmane (VIIIe-IXe), une double invention historiographique

Colette ZYTNICKI (Emérite UT2J) :
Le passé du Maghreb chez les historiens juifs d’Afrique du Nord et de France (XIX°-mi XX° siècle)

 

Argumentaire

JOURNÉE  D’ÉTUDE

Les usages de l’histoire au Maghreb

On connait bien certaines des vicissitudes de la réception contemporaine de l’histoire ancienne au Maghreb. Ainsi, à l’époque coloniale, l’Afrique romaine a pu servir à légitimer la colonisation française, et après les indépendances, les réappropriations de cette histoire ancienne dans le cadre des (re)constructions nationales en ont suscité des réceptions différentes et des réécritures parfois divergentes. Ainsi, Carthage, qui apparaît en Tunisie comme une figure civilisationnelle ancestrale, est vue plus volontiers en Algérie comme l’une des menaces qui pesaient sur la liberté des Berbères. L’histoire ancienne n’en reste pas moins un réservoir de héros nationaux maghrébins (Hannibal, Massinissa, Tacfarinas), dont certains, comme Jugurtha, sont paradoxalement nés d’une réception coloniale.

Si cette réception contemporaine de l’Antiquité maghrébine commence à être bien explorée, même si cela reste de manière très inégale, on souhaite que la perception médiévale arabe de ce passé antique soit mieux connue, et que les travaux, dont certains tout récents, sur cet aspect de l’historiographie musulmane en génèrent de nouveaux. Le chantier semble, ici aussi, de taille.

Le caractère inégal et largement lacunaire de nos connaissances dans un champ aussi vaste, apparaît d’autant plus lorsque nous envisageons les enjeux de la question. La référence à l’Antiquité n’est-elle pas un des éléments prioritairement constitutifs d’un « Occident », que l’on peut construire comme refuge identitaire ou au contraire comme repoussoir civilisationnel ? Le sort tout récent du site de Palmyre et les réactions qu’il a suscitées en est une preuve manifeste.

Sans se limiter à la seule réception de l’Antiquité maghrébine, notre journée d’étude se propose d’élargir la réflexion qu’elle suscite aux autres usages de l’histoire au Maghreb, ainsi qu’aux reconstructions et mythes qu’elle crée sous nos yeux.

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Contacts :
Jacques ALEXANDROPOULOS
alexandropoulos.jacques@univ-tlse2.fr

Saïd BENJELLOUN
benjello@univ-tlse2.fr